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Comme un imprévu inéducable, même avec de la chance [feat Resna]

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Jeu 24 Mai - 20:52
Dire que j'étais réduite à ce genre de tâche ingrate. Mais bon, parfois il fallait bien s'y coller. Et après tout je n'avais grand dieu aucune confiance en qui que ce soit pour déléguer la course. Disons que ce genre de chose faisait partie de mon travail. Le réseautage. Bizarre comme mot mais c'était le mieux pour décrire ce que je faisais. Je parlais, régulièrement, à des types qui me donnaient des informations. Je leur filait un peu d'argent aussi. Personne n'est assez dupe pour faire ça gratuitement.
Pour l'heure, j'avais à m'occuper des moins "sensibles". Dans le genre. Des indexés. Aucune affaire de trahison qui leur pendait sous le nez, mais il fallait dire qu'il se rattrapaient bien par ailleurs... Ces mecs étaient loin d'être de bonne fréquentation. La plus part étaient drogués, addicts à un sang particulier ou bien encore adeptes des combats de rue. Pour le coup, j'avais pris mes précautions. Arpentant les petites ruelles du quartier résidentiel des terres neutres, je restais méfiante. Il n'était ni temps à se pavaner, ni à faire le fière : personne ne me voyait. Pour autant, je me tenais prête à le redevenir une fois mes contacts en vu. Quoi ? Un peu de standing non ? Et c'est ce que je fis rapidement au détour d'une rue. Les mecs, au nombre d'une dizaine, m'attendaient au bout d'une impasse. Leur regard de prédateur me jaugeait plus par habitude qu'autre chose. Ils me connaissaient, et il connaissaient ce gentil méca juste derrière moi. Il savaient qu'ils avaient pas intérêt de jouer au cons... Je m'approchaient alors d'eux sans plus attendre.

"Alors, ce rapport ?"

J'y mettais moins de formes avec eux. Je n'en avais nul besoin, et cela avait même tendance à les agacer. Alors j'évitais. Sur ces mots, un des types sortie une enveloppe assez épaisse. Bien : il y avaient mis du cœur à l'ouvrage en 5 jours. Cependant, le type la tenait un peu en retrait. Ils attendaient comme quelque chose. Aussi sortais-je une petite bourse pour en tirer quelques Tétra. Et je leur en lançait alors un chacun en guise de payement. Pour autant, l'homme fit encore le difficile.

"Allons allons. Je peux encore vous coller quelques balles en Arkadeus dans le crâne si cela ne vous suffit pas."

Leur vive réaction ne tarda pas. Elle mêlait insultes, menaces et provocations. J'avais vraiment des balles en Arkadeus dans un canon de mon méca : 21 exactement. Et putain cela m'avait coûté un bras : 10 Tétra. L'autre comportait un paquet de micro-missiles. Bien sur que j'étais venue bien armée ici ! Me prenait-on pour une idiote ? Pour autant, je me contentais d'opiner un regard mauvais face à leur réaction, les laissant hurler, pour finalement les couper sec.

"Et si vous continuer je retire de votre prochaine prime un malus pour manque de discrétion ! Voyons, êtes vous des professionnels, et des branques ? Je ne m'entoure pas de gens qui font du à peu prêt vous le savez. Et pourtant je sais bien payer les gens qui me le rendent bien.
-J'ai repéré les agissements de Balthazar 2 jours après votre petit rendez vous si vous voulez mam'selle. Ça s'est passé trop tard pour qu'on consigne ça dans le rapport. Ça vous dit ?"


Sur ces mots, je me contentais de lâcher un Jésus à chacun. A chacun oui. Ils ne devaient pas sentir en compétition, mais en groupe. Sinon ces cons allaient s'entre tuer pour de l'argent... Mieux : j'espérais qu'il bosse ensemble pour me rapporter de meilleurs infos à l'avenir. Mais oui, je savais jouer sur leur corde sensible : je savais qu'ils avaient besoin de ce job que je leur offrais. Il étaient pas prêt à m'envoyer bouler...
Face à cela, le type me rapporta les agissements de Balthazar, et quelques autres informations suivirent par d'autres. Comme la suite de l'affaire du rhum ambré par exemple. Ces cons s'étaient mis à le couper à l'eau, faute de parvenir à le revendre. Hilarant ! Finalement, cela me revint à un Trétra et 5 Jésus chacun... bordel qu'il me coûtaient cher ces lourdeaux. Mais mieux que des informateurs, je pouvais en faire mes gros bras si le besoin s'en faisait sentir. Alors on n'est jamais trop prudent ! 20 Tétra et 50 Jésus la sortie... heureusement que je gagnais dur aux jeux. Puis comme ça, qui saurait les payer plus que moi ?

*************************

Finalement assez satisfaite du travail récolté, je quittais le point de rendez-vous pour passer au suivant : celui chez le cœur. Nouvelle destination, nouveau chemin ! Pour autant, je préférais éviter de m’envoler directement : cela manquait de discrétion -déjà que j'en manquais vu mon armement... Aussi continuais-je un peu à pied en jetant un œil au rapport. Je me délectais de ces informations. J'avais déjà des montagnes de plans qui se formaient dans ma tête pour la suite. Tout cela allait être intéressant. J'en jubilais tellement que l'odeur viciée d'alcool renfermé ne me décolla pas de mes papiers.
J'en perdais presque ma méfiance... tant je me projetais dans ces fabuleux plans à venir...
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Jeu 24 Mai - 22:40
Plus le temps passe, plus je commence à me souvenir des raisons qui m’ont poussé à quitter cet endroit.  En fait, je commence à comprendre les raisons qui dessinent mon ennui de façon plus que conséquentes au fil des jours. Les crânes sont trop faciles à broyer, l’alcool… il suffit maintenant que je m’arrête dans un bar pour qu’on commence à me servir à l’œil, dans l’espoir que j’évite de créer trop de grabuge et les femmes…. Oui. Je dois l’admettre, s’il y à bien une chose qui me pousse à demeurer en ville… une raison solide, j’entends. C’est bien le plaisir de voir les espoirs et les rêves d’une femme écrasés au moment ou elle comprends qu’elle ne pourra pas suivre, et qu’y passer est inéluctable. On rencontre beaucoup de gens qui se pensent forts. Qui jouent les durs alors qu’ils ne sont finalement que de simples limaces tout justes capables d’essayer de ramper hors de mon champ de vision. Mais même la conscience d’être comme un roi au milieu d’une foule trop faible pour lui tenir tête ne m’amuse plus. Les femmes ont l’avantage de se briser tout en offrant un recoin bien chaud et humide pour satisfaire l’agresseur. Et bien quoi, mes mots sont trop durs ? Trop abrupts ? Fallait pas venir se dandiner dans le coin, dans ce cas. C’est un lieu d’adultes, ici. Et les adultes, on n’aime pas toujours la jouer pucelle effarouchée, hm.

Bref. Je finissais paisiblement ma soirée, la queue fourrée dans l’une de ces antres humides dont je parlais plus tôt. Autour de moi, trois cadavres, le crâne enfoncé voir pétri avec tendresse. Ils ont eu le culot de vouloir me refuser le trophée qui se dandine en couinant juste devant moi. Le propriétaire des lieux à pris soin de me servir assez d’alcool pour ne pas que j’ai besoin, dans l’immédiat, de m’occuper d’autre chose que de ma prise du moment et ça doit bien faire trois fois maintenant que je lui fais son affaire et elle semble en redemander. Peut être à t’elle peur de finir comme ses trois amis ? Allez savoir. Je m’en cogne. Moi…..Je me contente de regarder par la vitre, sous mon nez, l’air incrédule. Bien entendu, vous vous doutez que l’air en question ne se ballade pas sur la petite beauté en train de balader… Non, mon regard rencontre celui de le guerrier d’acier qui se pavane dans son dos. Vous l’avez compris, mon esprit fonctionne de façon simple. Sans doutes trop simple, dans le fond. Je me fourre d’un coup bref et plus appuyé dans ma proie qui, dans un couinement sourd mêlant surprise et douleur, n’en manque pas de finir son affaire autant que combler la mienne. C’est dans un rictus satisfait, donc, que je me retire, que je replace mes chausses et que j’attrape la hache immense qui trône contre le mur, non loin de moi. Puis, je vide un godet de bière et je me dirige vers la sortie. A ce moment là, machine arrive au niveau de la porte ou je me situe et, tandis que je ramène ma hache, bandant mes muscles pour préparer le lancer, je profite de mon pouvoir pour en alourdir légèrement la matière. Après tout, je viens de prendre mon pied, alors autant rajouter un peu de piment à un jeu qui sera de toute façon sans doute inégal.

Ainsi, ma hache voles droit sur sa cible. Vu la taille de l’objet, on pourrait s’attendre à le voir mené sur une portée limitée mais… ça, ça aurait été le cas si une gringalette comme la propriétaire de l’acier promeneur l’aurait lancé, pas dans mes mains à moi. Vous savez, depuis le temps, on apprend à parfaitement se connaitre, soi et sa force. Je sais exactement quel alliage créer pour qu’il soit assez robuste et souple pour contenir ma propre puissance et de fait, au besoin, se marier idéalement à ma peau pour me protéger. Bien que ce dernier point soit parfaitement inutile dans la grande majorité des cas et ce… depuis bien longtemps. Dans un geste vif et visiblement calculé, l’acier se contente d’effleurer la machine qui, prise d’un reflexe d’une perfection rare, parvient à esquiver l’objet de justesse. Enfin, esquiver. Au son, je suis presque certain que l’acier à mordu l’acier. Je serais cela dit bien incapable d’en détailler le détail. Un fin sourire traverse mes lèvres, sur le coup, avant de s’effacer en constatant que la machine semble se mettre hors de ma portée.

-Allons bon, on se ballade armé et on part se planquer à la moindre difficulté ! Reviens, avant que je ne me décide à embrocher tout le monde !

La menace fuse, nette. Pas précisément sur le ton geignard d’un enfant, non… plus dans le ton passionné d’un fou qui trahit son désir d’élucider un mystère précis. Quoi qu’en tous les cas sans doutes entre les deux. Pour une fois qu’on tente de m’offrir une occupation qui sort du lot, voilà qu’on m’ôte le pain de la bouche ! Je sens un début de colère gronder en mon sein mais… non. En fait non. Un soupir traverse mes lèvres tandis que je semble récupérer mon calme, vraisemblablement las. Après tout, chose qui fuit n’as pas de couilles. Tiens… Maintenant que j’y pense, y’avait pas… ? Ah si, un jouet sans couilles tout aussi plaisant, si ce n’est plus encore, pour l’affaire. Calmement, mon regard se dirige vers la petite qui marchait devant la lopette d’acier, et un sourire bref apparait au coin des lèvres le temps d’un rictus.

-Toi aussi, tu compte la jouer "pucelle effarouchée" ?

Mon ton sembles moqueur, voir provocateur, sur le coup. Je tends la main vers ma hache et une fine ligne d’acier s’étends vers elle, avant de la ramener à moi. Le bâtiment de l’autre côté de la rue l’as reçue de plein fouet, voyant sa devanture littéralement explosée. Rien de bien grave, les insectes répareront bien les dégâts matériels. Ils ne sont bons qu’à ça. Pour l’instant, en tout cas, je me contente de venir reposer la hache sur mon épaule je n’ai pas eu à quitter la petite du regard. Mon regard, d’ailleurs, doit en témoigner assez long sur les diverses possibilités que mes envies peuvent trahir. Elle doit se douter que si elle reste, elle sera sans doutes forcée d’y laisser une partie d’elle-même. Allez savoir laquelle. Peut être ce robot, une fois que j’en aurais fini avec lui. Ou peut être bien d’autres choses. L’avantage à vivre à ma façon… C’est qu’il y à parfois de bons jours ou un rien peut vous émoustiller. Un rien d’humidité tiré d’un trou étroit… le tout sublimé par une bonne bière… Et d’un lot comme celui-ci. Car bon, on ne va pas se mentir, on en croise pas des comme ça à tous les coins de rue. Bah… ça peux suffire à signer une putain de bonne journée.
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Ven 25 Mai - 2:40
C'était comme un souffle, un bruit étouffant et retentissant qui dévasta mon dos. En à peine une seconde, un bout froid et dur vint se loger dans mon épaule. Du métal, le méca était touché, gravement touché si cela allait jusqu'à me blesser. Sans même me retourner, ou même chercher à comprendre, je tentais quelque chose : il fallait bien. 24 secondes plus tôt -juste le temps que le méca se fasse détruire après avoir fait son dernier pas- il avait avancé en évitant une pierre mal incrustée au sol. Finalement, il trébucha. Il était à terre dans ce présent, mais intact -enfin avec de simple rayures sur la carrosserie. 24 secondes. Je comptais dans ma tête. Elles devaient vite passer. Un étrange instinct me disait que je n'avais nul besoin de poisse en pareil moment.
Mais pour l'heure, il fallait gagner du temps. Comprendre ce qu'il venait de se passer, et éviter que l'ouragan ne frappe de nouveau. Pendant 24 secondes au moins. Aussi envoyais-je le méca un peu plus haut, sur une terrasse et assez reculé pour ne pas être vu depuis la rue. Je restais là pour voir ce qu'il se passait. Après tout, si cela tournait trop mal, j'avais encore 10 minutes pour redessiner le passé. C'était risqué, et je le savais. Mais merde. Il y avait un coup de poker à jouer au creux de cette violence aussi brutale qu'hasardeuse. C'était mon instinct de joueuse qui m’appelait à rester.

Aussi je rangeais d'un mouvement simple et rapide le rapport dans la doublure de ma combinaison pour observer. La devanture derrière moi était défoncée, ravagée par une... hache géante ?! Putain mais c'était quoi le problème ici ? 22 secondes. Vers le bar un type semblait sortir du lot. Un vrai monstre. C'était lui qui avait lancé son arme sur moi comme ça ? Vu la gueule des autres témoins... cela semblait presque évident.

-Allons bon, on se ballade armé et on part se planquer à la moindre difficulté ! Reviens, avant que je ne me décide à embrocher tout le monde !

Et bien au moins j'en avais la confirmation ! 19 secondes. Ce type semblait prendre mon méca comme un individu à volonté propre... Bon sens mais pourquoi les buffles sont aussi peu en clin à prendre exemple sur les dauphins ? Ils y gagnerait un peu parfois... Et l'inverse marchait aussi. Si j'étais un dauphin, je devenais un buffle de métal en entrant dans mon méca. Lui devenait-il un dauphin une fois l'alcool sortie de ses veines ?
Idiot ou pas, je prenais sa menace bien au sérieux : peut être que ma présence suffira pour discuter, et que l’absence du méca le calmera. En tout cas je l'espérais. Après tout, il y avait assez de chance pour que son regard se pose sur moi, et pour cela je pouvais l'aider. Pour le reste, j'espérais qu'il m'accorde de l'attention. Mais voici qu'elle venait justement ! Son regard se posa sur moi, et à peine cela fut fait que je me sentais nue face à lui. Tiens, c'était ce genre de buffle ? Le buffle porc ? Détaille important à prendre en compte. Bien que je me faisais bon gré mal gré à ce regard prédateur, je n'avais pas intérêt à reste 1 seconde de trop devant lui...

-Toi aussi, tu compte la jouer "pucelle effarouchée" ?

15 secondes... J'y étais presque. Pour autant, j'avais bon espoir de gagner ce temps précieux moi même. Je pris une seconde de plus le jauger, et lui en pris 3 pour "ramasser" son arme. C'était bien le lanceur de hache. Plus que 11 secondes. Il était provocateur, violent, supérieur. L'ironie était parfois une belle fille de catin. J'étais comme devant un miroir déformant -enfin l'image que je donnais de moi était devant cela. Se rendait-il au moins compte de la vacuité et de la stupidité de son comportement désinhibé et caricaturé ? Le faisait-il a de réelles fins ? J'avais des doutes.

"Je suis à la pucelle effarouchée ce que tu es au preux chevalier servant. Donc ravales tes mots aussi bandés qu'un bélier en rûte face à un décolleté trop prononcé sur la façade d'une forteresse, et parlons franc jeu tu veux bien ? "

Quoi ? Vous pensiez vraiment que j'allais m'écraser et jouer la pucelle face à lui ? C'était fort probablement pas ce qu'il cherchait -pas réellement. Des gens terrifiés en sa présence, il doit en voir des millions. Moi je cherchais autre chose face à lui : qu'il me traite comme un individu. Partant de là, nous pourrions parler. Je jouais à un jeu dangereux, et peut être allais-je y laisser des plumes. Mais je m'en moquais : j'en avais déjà bien perdus par le passé. Puis un buffle comme ça, ça peut toujours être utile... L'opportunité devenait plus claire dans ma tête. Parfait. Il était temps d'abattre son jeu... lentement. 3 secondes.
Je me contentais de poser sur lui un regard aussi cinglant que faussement blasé. Un de ces regards où la pupilles des yeux vint coller les sourcils, le tout sur une tête baissée qui hurlait le "no realy ?". Oui j'avais la gueule d'une pimbêche. Je savais jouer de ce rôle. Pour ajouter au tableau, je roulais un peu du cul en faisant quelques pas vers lui. Je n'étais pas à portée de bras. Mais de hache... peut être. Aussi restais-je méfiante.

"Le méca que tu as voulu détruire est mon arme figure toi. Et c'est un jolie bijou de technologie qui a coûté assez cher. Donc vois-tu, je ne suis pas vraiment d'humeur à laisser la première brute venue le mettre en pièce. Je comprend qu'un grand gaillard comme toi cherche des adversaires, de quoi passer le temps dans l'adrénaline virile et viriliste d'un combat suant et sanglant. Mais avant de taper, on dit bonjour, on fait connaissance. C'est comme ça que ça marche, chez nous autre, les êtres humains. Je ne saurais dire pour les animaux bien loin du preux chevalier."

Le temps était bien passé : 34 secondes exactement. Je gardais le compte : il le fallait. Je tentais le coup, mais je ne pouvais m'éterniser. Jaugeant le monstre d'un regard froid, sec et tranchant, tout en gardant un aspect étrangement placide, je cherchais à voir son comportement. Après tout, la malchance cela peut arriver si vite, tout bon guerrier qu'il était.
Cependant, dans mon champ de vision périphérique, quelques petites choses attirèrent mon attention. Trois cadavres, et une femme nue. Elle semblait avoir bien.... profité ? C'était définitivement ce genre de gars. N'y prêtant pas plus attention, je me focalisais sur le géant. Mais la femme, abattue et détruite, semblait s'illuminer en me voyant. Elle prit une inspiration. Elle m'avait reconnu. Aussi me contentais-je de tendre un brin mes lèvres pour expirer un peu fort. C'était comme un signe de silence, un brin plus doux et délicat, sans le doigt devant aussi. Si ce type pouvait ne pas me reconnaître au premiers instants... cela m'arrangerait.
36 secondes.
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Ven 25 Mai - 3:22
Vous savez, cette manie que certains possèdent à foutre les gens dans des petites boites ? Cette manie m’a toujours amusé. Ouais, car je ne peux le nier, je le fais moi-même. Il y à deux boites. Moi, et les autres. Il y à eu, parfois, de très rares personnes qui ont réussi à se glisser une toute petite place temporaire entre les deux. Une catin que j’aimais particulièrement rosser, un esclave auquel on peut s’attacher un peu. Quelqu’un que la présence ne gêne plus autant, tout simplement. J’ai connu. Rarement, mais j’ai connu. Si cependant il y à bien une chose qui me fera toujours rire, c’est les gens qui pensent me ranger dans la bonne boite, alors qu’ils se lourdent totalement. C’est visiblement le cas de la jeune femme qui me fait maintenant face. Elle se comporte comme si elle était face à un connard beurré qui ne souhaite que cogner et foutre sa queue dans tout ce qui bouge. Dans le fond, ce n’est pas peut être pas entièrement faux. Mais dire que ces notions définissent ma vie car c’est là mon simple souhait est une erreur. Je prends plaisir à ces choses car ce sont les seules qui possèdent encore un simili d’intérêt dans mon existence. Elle prends de grands airs en parlant de chevalier, d’humains…. Elle tente de me faire la morale. Mais ces mots ne prennent pas. Je m’en fous. Ce ne sont que de simples mouches à merde rodant autour de mon étron du matin. Si elle croit pouvoir me faire comprendre quelque chose, qu’elle essaie seulement de m’arrêter. Si elle croit pouvoir me faire la morale, qu’elle essaie simplement de supplanter la mienne. Je ne suis pas un joueur. Je ne l’ai jamais été. Moi, je suis ce boss caché que personne n’approche par peur d’être ravagés psychologiquement et physiquement. Il est encore dingue de penser qu’après plus de trois milles années d’existence, certains peuvent encore ignorer à qui ils ont à faire. Le plus stupide, à mon sens, c’est de constater à quel point elle semble me prendre pour un con. Sa première tirade ne m’avance rien d’intéressant. Une pique stupide sur un fond mesuré. Elle manie bien les mots. J’en ai vu d’autres. C’est lassant. Tout ce qu’elle parvient à attiser en moi, c’est l’envie de la faire couiner. Après tout, un être si fier, c’est si drôle à faire couiner.

Finalement, elle s’approche en m’envoyant sa seconde tirade. Je ne calcule plus ses geste et manières provocatrices. Rassemblant mes facultés tant que mon instinct, je l’observe toujours mais quelque chose à changé. De la dévore des yeux, elle. Pas son corps. Son corps…. Ce ne sera bientôt qu’une récompense supplémentaire pour avoir accepté de jouer son « jeu ». Franchement, me pense t’elle assez con pour penser qu’elle va s’approcher de moi sans l’once d’une crainte ? Toutes ses petites neurones doivent carburer aussi sévèrement que son intellect le permet. Elle se fatigue pour rien, mais en à t’elle au moins conscience ? Si ce n’est pas le cas, c’est qu’elle prépare sans doute quelque chose. Lentement, l’acier de mon arme commence à se rassembler, passant le long de mon bras, hors de son champ de vision pour venir renforcer ma peau en des points précis. Je soustrais environ la moitié de la masse de l’arme, ce qui est amplement suffisant pour expliquer une défense monstrueuse. Pourquoi ? Son « arme, bijou de la technologie » est hors de mes capteur. Un coup en pute est si vite arrivé. Bien que je pense qu’elle ne possède pas la puissance de feu nécessaire pour entamer mes propres défenses, on est jamais trop prudent. J’ai sous estimé un monstre une fois. La large cicatrice sur mon ventre le témoigne aujourd’hui à cette merdeuse. Je ne commets jamais deux fois la même erreur. Sauf si je peux en tirer un plaisir direct.

-Pas besoin non plus de te fatiguer, ma petite, tes mots d’esprit et tes grandes tirades, elle m’atteignent en rien. Pas comme ma hache face à la bâtisse que tu as exposée au danger en déplaçant ton équipement.

Je marque une pause, alors que mon rictus s’agrandit face à l’assaut frontal que je lui expose. Elle sait manier les mots, mais elle n’est pas seule. Ma maîtrise est sans doutes plus rudimentaire, mais à chaque parleur ses apparences, n'est-ce pas ?

-J’ai jamais eu la prétention d’être chevalier ou humain. Dans le fond, tu ne te trompes pas trop sur mon compte. Sur mes plaisirs, en tout cas. En l’état… t'en à simplement pas encore compris la mesure.

Comme pour assaisonner mes mots, la hache, bien allégée (en rapport à ma propre maitrise, obviously) se voit déplacer d’une rapidité sans doute plus fulgurante au niveau de mon interlocutrice. La force, la vraie, ne fait aucune limite entre vitesse et puissance. La puissance dessine la courbe et tranche tout. C’est dans ce genre de mouvements qu’on peut, généralement, prendre pleine mesure de la puissance de son interlocuteur. La lame s’arrête à côté d’elle, à quelques centimètres, manquant de peu de la faucher tandis que le déplacement d’air s’en suivant est tout à fait capable de l’amocher. Peu importe sa réaction, elle me sera purement bénéfique. Si elle ne bronche pas, c’est qu’elle calcule, mesure ou possède un pouvoir pouvant lui certifier qu’elle ne sera pas amochée, car il faudrait qu’elle ai pleine mesure de ma propre puissance pour m’imaginer bloquer un coup si bien lancé. Si elle esquive un mouvement d’esquive, c’est soit qu’elle calcule, soit que son instinct n’est pas si mauvais. Dans tous les cas… le seul pouvoir pouvant réellement m’agacer, c’est le temps. Bien que je ne craigne aucune plaie que l’on puisse m’infliger, je n’aime pas les fourbes qui usent de la maîtrise du temps pour s’enfuir. Si toutefois elle cherche à me provoquer, on peut dire que d’une certaine façon, les choses marchent de façon parfaitement théâtrale. Là ou mon plaisir croit, ma défense augmente. Sa certitude, la force qu’elle essaie de démontrer… Tant de détails aiguisant mon propre plaisir, tant de détails laissant croitre tant ma défense que mon poids. Le sol commençant déjà à craqueler doucement sous mes pieds. Cette gamine comprend t’elle seulement la pleine mesure du danger qu’elle encourt. Comme pour témoigner de la conscience de mon geste, je prends un plaisir vraissemblablement malsain à ajouter.

-Alors, si tu as fini de reluquer mon occupation précédente, j’aimerais que tu respecte tes propres paroles. Parle franchement. Je n’aime pas être pris pour un imbécile. Quoi que dans le fond, je ne peux que saluer ton courage. Ou ta stupidité à ne pas savoir comprendre quand ton adversaire est bien trop démesuré pour toi.

Confiance aveugle. Si dans toute mon existence, je n’ai connu qu’un être capable de me blesser, pensez-vous que malgré mes précautions, je ne suis pas confiant en ma propre défense ? Mon visage se tord dans un nouveau rictus parfaitement franc. Un mélange sombrement subtil de plaisir et de bestialité. Pourtant, mon œil ne me trahit sans doute en rien. Je la considère parfaitement. Je ne semble pas non plus réellement la rabaisser. Pas encore. Ce n’est donc là qu’un avertissement. Sans doute le dernier. Le message est sans doute bien assez clair. Mes objectifs le sont. A elle de trouver quelque chose pour me satisfaire. Ou de tenter le diable. Je serais présent dans les deux cas et…. Oui. Elle couinera.
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Ven 25 Mai - 5:20
9 minutes 24. Voilà le temps qu'il me restait. Si mon corps semblait se pavaner comme une reine de sabbat insouciante, mon esprit analysait le moindre élément lié au monstre. Sa tenue était basique, ni trop ample, ni trop serrée. Les alentours ne présentait pas grand chose de menaçant -du verre à briser pour couper, tout au plus. A moins de se la jouer destination final, le neutraliser sans bouger d'un pouce allait être tendu... Puis je détestais destination final : la mort du jeu et de l'enjeu avec ces méthodes. Il me restait à jouer sur sa taille démesurée. C'est qu'être un géant, c'est dommage : les bâtiments ne sont pas toujours fait pour des costauds du genre. Et cela commençait à se voir...

-Pas besoin non plus de te fatiguer, ma petite, tes mots d’esprit et tes grandes tirades, elle m’atteignent en rien. Pas comme ma hache face à la bâtisse que tu as exposée au danger en déplaçant ton équipement.

45 secondes.
Alors vraiment ? Il avait un répondant même lorsque sa hache était laissée de côté ? C'était... amusant. Riant au éclat face à ses propos, je le laissais mesurer la portée de son erreur. Je n'étais pas une bonne samaritain : enfin je n'en donnais pas l'air et je le savais. En définitive je le sentais : la chance pour que des gens -employés comme clients- soient proches de la façade de la bâtisse avec l'autre porc qui faisait son grabuge en face était faible. Inférieur à 4%. J'avais donc bon espoir que personne là bas ne soit pas plus que blessé par les éclats de verre. Je passerais probablement y faire un tour plus tard, histoire de rembourser le coup des dégâts : ce type ne semblait pas trop s'en soucier... Enfin : cela devait arriver. Et même si quelqu'un était blessé gravement j'avais bon espoir qu'il s'en sorte au moins en vie. Quand à la chance qu'une personne meurt sur le coup : inférieur à 1%. Une hache, même la sienne, lancée à la vertical ça couvre peu de surface horizontale. Alors oui : peu de chance de faucheur une âme. Et j'en riais. J'allais gérer. Et bien sûr que je me moquais que ce type me reproche le fait de ne pas avoir joué les boucliers humains. Pas conne la guêpe. Mais il faisait bien de me le rappeler : j'avais de pauvre gens à venger... Il en avait après mon cul ? Parfait : il était temps de ne pas lui donner ce qu'il attendait. Cette leçon lui suffirait probablement pour le moment. Et ces rires qu'ils m'offraient était un payement bien suffisant pour le menu-mal occasionné.

-J’ai jamais eu la prétention d’être chevalier ou humain. Dans le fond, tu ne te trompes pas trop sur mon compte. Sur mes plaisirs, en tout cas. En l’état… t'en à simplement pas encore compris la mesure.

Si la mesure et démesure se comptait sur la taille, j'en avais probablement une aussi grosse que l'égo militaire des piques ! Franchement, il me parlait vraiment de mesure ? Il ne m'avait pas réellement cerné dans ce cas. Mesurer les choses, c'est dépassé. Cela faisait bien longtemps que j'avais arrêté, de me mesurer, de mesurer les gens. C'est fatiguant. Alors autant partir du principe que cela sera plus grand que tout ce que je peux imaginer. Comme ça je suis pas surprise, jamais. Contrairement à ce que certains pouvaient penser, je détestais m'en remettre au hasard.
59 secondes.
Pour autant, ses actions suivantes semblaient... abscons pour moi. Son arme semblait rétrécir... Quoi ?! Était-ce un avant gout de "ce qui m'attendait" ? Décevant. Définitivement décevant. C'était toujours les plus massifs qui en avaient une plus mole. Blague à part : il fallait rester vigilant. S'il faisait des trucs avec son arme, c'est qu'il préparait un coup... La hache vers moi : ma tête. Direct. Décapitation assurée. Ok. Chances de l'esquiver existantes. Esquive immédiate envisageable. Esquive à retardement possible. Seconde option envisagée : elle n’offrait que 3 à 4 secondes de créneau comme de danger derrière.
Je suis une joueuse. Je l'ai déjà précisé ? En soit, son attaque était portée avec perfection. J'étais forcée de l'admettre. Pour autant, je m’entraînais un peu, chaque jour, pour m'offrir une condition physique capable de supplanter les monstres. Avec beaucoup de chance, mais ça ce n'était pas un problème. Les arts martiaux que j'avais vaguement touché ouvrait un champ des possibles : je pouvais esquiver la hache. J'avais moins de 6% de chances environ. Mais 6% c'est 100% non ? Moi je comptais comme ça en tout cas. Alors oui, je pouvais aussi esquiver directement, et jouer de ma chance pour ce faire. Mais le laisser agir était plus stimulant : je devais le provoquer. Une tête décapitée à 5 secondes avant de mourir. 2 me suffiraient pour agir sur cette esquive à retardement. Et ainsi paraître comme au premier jour, sans bouger d'un pouce. Oui : je suis joueuse. Et j'avais les moyens de faire ce que je voulais faire. Se laisser décapiter, d'un coup net, comme ça, c'est jamais très agréable. Ça fait mal, puis le choc perturbe. Pour autant, je pouvais le faire. Je devais rester focalisée sur ces quelques secondes : le créneau que j'avais pour rester en vie. Tout se passa si vite, et pourtant tout était si lent tellement ma concentration était intense. Je pouvais le faire. Cet homme n'obtiendrait rien de moi : pas même la plus petite et minime des peurs. Rien.
Mais il se stoppa. Grande maîtrise, vraiment. Dans le fond j'étais même un peu admirative. Mais ma concentration retombante avait fixé mon corps dans un état de semi transe. J'étais au paroxysme de ma concentration, si bien que mon corps ne pouvait tout simplement plus bouger même s'il le voulait. Toute mon énergie était concentrée sur mon âme. Tout. Pas besoin de se préparer à la douleur en fait : il n'était pas du genre à violer un cadavre. Intéressant.
1 minute 1 seconde. Quoi ? Que deux secondes ? Les deux secondes plus plus longue de ma mort...

-Alors, si tu as fini de reluquer mon occupation précédente, j’aimerais que tu respecte tes propres paroles. Parle franchement. Je n’aime pas être pris pour un imbécile. Quoi que dans le fond, je ne peux que saluer ton courage. Ou ta stupidité à ne pas savoir comprendre quand ton adversaire est bien trop démesuré pour toi.

1 minute 9 secondes.
Alors c'est ça ? Il doutait encore entre courage et stupidité en me voyant ? Comme si j'allais me pavaner devant lui sans échappatoire. Je ne suis pas si stupide que cela. On peut se permettre ça à la cours du trèfle, mais pas dans un endroit ou le premier bœuf peut choisir de renverser toutes les lois et l'ordre par sa simple force. Je pense qu'il se moque bien de ma carte d'As. Alors j'avais pris mes précautions.
D'ailleurs, il m’appelait à parler franchement... Moi, as de trèfle. Bordel qu'il était marrant cet idiot ! Comme un chien un peu benêt, mais tellement attachant. Aussi me contentais-je de replacer une mèche de cheveux, emportée par la bourrasque de son coup de hache, avant de reprendre mon jeu.

"Je crois que tu fais fausse route. Je me moque des mesures, des quantités, de jauger ou bien encore si une personne est plus forte que moi !"

En l'état, il l'était probablement -plus fort que moi. Et je doutais que l'aide de mon méca suffise à le tuer. Après je pouvais toujours tenter avec mes balles en Arkadeus. Mais je n'avais pas vraiment en vie de m'en servir si je pouvais les économiser en agissant autrement. Puis le tuer était un monumental gâchis. Vraiment ? Il pensait que je l'ignorais ? C'est mon quotidien tenir tête à plus fort que moi, et m'en sortir à bon compte. On appelle ça le bluff : ma spécialité.
D'ailleurs mes mots étaient riant, sautillant, peut être même un peu moqueurs. Quoi, prendre tout au sérieux cela était d'un usant.

"Laisse moi te faire le résumé de la situation. Je passe tranquillement dans une rue, lieu où j'ai droit d'être au même titre que toi. Et toi tu t'en prend à mon arme et moyen de locomotion favoris sans aucun légitimité ou droit de le faire. Ainsi, si tu veux que je parle franchement, voici : qu'est ce qui es passé par ta putain de tête pour oser attaquer une personne sans raison ? Envie d'un défi ? D'un combat épique ? Et bien laisse moi te dire une chose : cela ne m’intéresse pas. Il faut être deux pour prendre plaisir à ces enfantillages."

1 minute 15 secondes. Sur ces mots, je pris quelques secondes de plus pour m'avancer vers lui et poser une main sur cet immense torse à la large cicatrice. Qu'est ce qui avait pus lui ouvrir le bide à ce point ? Pas le temps d'y réfléchir.
1 minute 18 secondes.

"Laisse moi t'apprendre quelque chose : grand baraqué bourru et sans limite -voilà qui nous fait au moins un point en commun d'ailleurs. Voici la signification du mot "non"."

Sur ces mots, je fis volte face pour me diriger vers la sortie. Que le chemin du désir fasse son oeuvre ! Je pense que mon coup de filet était assez bien travaillé. Et oui, j'étais bien dos à lui, totalement de dos. Il y avait une petite chance pour qu'il me tue sur le coup. Mais une seconde entre le coup et la mort me suffisait pour m'échapper convenablement. Il fallait savoir jouer risqué dans la vie. Il était temps de voir le caprice de l'enfant frustré face à un jouet que sa maman ne peut acheter.
1 minute 22 secondes. Ça allait être tendu d'assumer autant de feel back... mais tant pis.
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Ven 25 Mai - 7:14
Ainsi, la pique fut déviée et les informations s’emmagasinaient. Bien que pris d’un élan de fainéantise particulièrement conséquent à l’idée d’analyser mon interlocutrice qui se rangeait peu à peu dans la boite des « sans intérêts », mon attention autant que mon propre plaisir devaient sans doutes en trahir toute l’étendue. Une déception constante. Croissante. Comme si je me rendais compte que ce monde ne venait, encore, que me servir une de ces putains de salade froide et sans goût. Un corps juteux dans un esprit flasque. Un soupir traversait mes lèvres tandis que que ses réactions, alternant entre provocations futiles et rires nasillards finissaient de me convaincre qu’aller prendre l’autre, déjà bien usée, était une tâche plus complaisante. Là ou j’avais cru voir de la force, sans doutes la force de la lassitude m’imposait-elle la vision d’une simple tarée parmi tant d’autres. Vous savez, on pense souvent que l’instinct n’apporte que de menus avantages simples. Les réflexes, l’appréciation d’une personne ou non. Mais non. Si certaines conditions sont rassemblées, l’instinct apporte bien plus qu’on ne peut le songer. Pourquoi croyez vous que je prends plaisir à détruire les choses plutôt qu’à les construire ? C’est simplement car je peux deviner face au désespoir d’un être qui il est réellement. Lorsque ma hache approche de mon adversaire, prête à la trancher, ce n’est pas la simple retenue qui m’empêche de continuer mon geste. On peut lire beaucoup de choses dans les yeux d’une personne qui se résigne à la mort. On peut aussi lire énormément dans celui d’une personne qui, outre la résignation, désire encore ardemment combattre. Mais vous savez, sans être joueur, j’ai eu l’occasion d’en affronter nombre et je peux vous garantir une chose… il y à une lueur étrange dans l’œil de celui qui possède une ultime carte dans sa manche et qui lèves le bras pour l’abattre. Dans celui qui s’apprête à témoigner de son coup le plus beau, le plus grand, le plus fier. J’apparente cette lueur à celle qui doit me trahir lorsque j’empale avec tendresse la chair d’un être fier de sa puissance. De là, Je peux vous affirmer autre chose : C’est lorsqu’on est le plus joueur que cette lueur nous trahit le plus souvent. On à beau être forts et expérimentés… Nous ne demeurons que de simples morceaux de chair à la recherche d’un plaisir indicible. De là, tout le monde trouve sa came là ou il l’entend.

Ainsi, ces quelques secondes ou mon regard eut loisir de dévêtir le sien, allant jusqu’en plonger entièrement, délassant la moindre barrière immédiate sous la puissance de sa concentration… je compris. Ce qu’elle est. Ce qu’elle cherche, ce qu’elle veut. Elle veut me refuser mon souhait immédiat. Elle est bien plus maligne qu’elle ne cherche à le montrer. Ses mots, elle ne fait pas que les maîtriser, elle les connait. Elle les susurre. Quand au fait qu’elle ai au moins encore un tour dans son giron… ma foi, cela ne me présente plus aucun doutes. Je sais aussi que ce coup ne sera pas offensif. Elle ne semble ironiquement pas me sous-estimer et elle ne me fera pas l’affront de m’attaquer frontalement. Mon instinct et mon expérience me poussent donc à comprendre que même si mon attaque aurait continué, mon coup ne l’aurait pas tuée. En somme, ce combat est inutile. Cependant, bien que je sois assez sûr de cette affirmation… je suis aussi certain que ce ne sera, quoi qu’il arrive, pas notre dernière rencontre. De fait, nul besoin de m’agacer ou de chercher à percer sa garde dès maintenant. Au contraire. Forcer le jeu au moment le moins intéressant ne possède que la fâcheuse tendance de me lasser encore plus vite. Autant donc, me faire violence pour que cette fois, j’accepte de reculer d’un pas. Je n’en frapperai que mieux la prochaine fois. Ses mots finirent de me convaincre, au fur et à mesure qu’ils sortaient car, maintenant, au lieu d’être guidé par la déception inévitable de l’habitude, mon esprit venait de regagner un attrait réel pour sa personne. Enfin, peut être, quelqu’un digne de me forcer à créer une nouvelle petite boite. C’est cependant sans rien en témoigner, traduisant la suite d’un rictus amusé, que je réponds à ses deux premières tirades.

-Effectivement. J’admets t’avoir sous estimée. Cependant, ne me déçoit pas. Tu sais comme moi ou nous nous trouvons. Je ne suis sans doute pas la première personne à t’attaquer pour le plaisir simple d’y prendre mon pied. Je me permets cependant de te contredire sur un point. Depuis-quand faut-il être deux à la souhaiter pour prendre plaisir à une situation ? Je pense que tu es effectivement plus proche de ce que je suis que tu ne veux là le montrer. Tu aimes prendre des risques, tu aimes mesurer tes capacités et gagner. La seule réelle différence sur ce point, entre nous, demeure nos armes.

D’un geste simple, je ramène la hache sur mon épaule, comme pour lui offrir le loisir de constater la baisse de ma garde. Mais aussi sans doutes que je ne lui offrirai pas le plaisir de me voir m’enrager. Sans doutes, en y repensant, comprendra t’elle la futilité d’une telle finalité. Mon enragement précédent n’en était pas moins franc, mais il avait fini par s’éteindre, très vite, de lui-même. La colère m’est contre-productive. Ce qui m’énerve m’amuse rarement. Mon pêché n’est pas la colère, après tout. C’est inutilement éreintant de s’énerver pour rien. Si toutefois j’étais certain de ne jamais la revoir, encore, peut être me laisserais-je prendre au jeu. Mais comme elle vient de le dire, nous sommes semblables sur certains points. Cette absence de limite la poussera à désirer une arme aussi efficace que moi autant que je peux souhaiter fourrer ma queue au plus chaud de son intimité. Peut être essaiera t’elle de me manipuler pour y parvenir, comme elle venait de tenter de le faire pour que je tombe dans un piège. Je lui laisserai le plaisir de garder sa carte, en songeant que peut être prendrait-elle totalement la saveur de ma propre leçon. Enfin… Pour le piège, j’admet que ce n’est que pure spéculation. Mais pourquoi finirait-elle par me tourner ainsi le dos, tentant de m’enrager ? Je suis certain que si je ne l’avais pas épargnée, avant, et qu’elle aurait du tirer sa carte, elle n’aurait pas pu se pavaner en m’offrant autant de certitude et de confiance. Bien sûr, il existe la possibilité qu’elle ai bluffée. Mais… je pense qu’elle à là-dessus mal jouée ces cartes. On oublie parfois qu’à force de toujours se mesurer à tout le monde… On tombe parfois sur plus vieux et plus expérimenté que soi. Mon respect renouvelé pour elle ne me cache pas non plus que je suis peut être effectivement tombé dans son piège. Mais… Si je ne me montre pas sûr de mes décisions, je ne suis qu’une loque. Je prends donc le pari, moi qui ne suis pas joueur. Soit elle ne partira pas. Soit elle reviendra bientôt me trouver, un plan beaucoup plus construit que celui cédé par la simple surprise à l’esprit. Ainsi, je laisse au hasard et au destin le loisir de me confirmer mes certitudes. Alors que je réponds d’un fin sourire à sa dernière tirade, je l’observe se pavaner tandis qu’elle s’éloigne. Je prends un instant pour dévorer ce corps des yeux. Mais pas seulement. Une forme de respect sous jacente est née, et sans doutes pourra t’elle la sentir. Une fois mon examen terminé, je me contente de me retourner vers l’endroit que je venais de quitter plus tôt.

-A très bientôt, ma belle.

Fut finalement ma seule réponse, accompagnée d’un rire grave, tandis que je me tourne finalement pour me diriger vers l’établissement précédemment quitté. Si toutefois. Elle me retient, sans doutes que je stopperai ma marche pour l’écouter. Le cas contraire… je rentrerai reprendre mes tâches là ou je m’étais arrêté. En somme… Je recommencerai à boire jusqu’à ce que l’envie de maltraiter encore plus la femme précédemment ravagée à de nombreuses reprises me prennes. Si je peux avoir une autre certitude, c’est que pénétrée comme elle l’a été par mes bons soins à plusieurs reprises… La douleur autant que le plaisir accumulé l’avaient laissée là le temps de cette courte rencontre. Sauf si, bien sûr, mon interlocutrice précédente me retient avant que je ne retourne à mes affaires ?
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Ven 25 Mai - 8:36
Fière de moi ? Oui un peu. Mais je ne laissais pas trop la fierté m'emporter : elle rendait moins concentré. Mon plan était était simple net. Et en soit j'y croyais : il faut toujours croire en ses idées. Cependant, son manque de réaction me surprit un peu...  

-Effectivement. J’admets t’avoir sous estimée. Cependant, ne me déçoit pas. Tu sais comme moi ou nous nous trouvons. Je ne suis sans doute pas la première personne à t’attaquer pour le plaisir simple d’y prendre mon pied. Je me permets cependant de te contredire sur un point. Depuis-quand faut-il être deux à la souhaiter pour prendre plaisir à une situation ? Je pense que tu es effectivement plus proche de ce que je suis que tu ne veux là le montrer. Tu aimes prendre des risques, tu aimes mesurer tes capacités et gagner. La seule réelle différence sur ce point, entre nous, demeure nos armes.

Et il avait raison en plus le con ! Pour autant, mon départ ne soufra d'aucun rictus de surprise : la comédie était un art que je maîtrisais bien. Il ne fallait pas être forcément deux pour kiffer ? J'avais encore tout mon temps pour lui montrer qu'à deux, c'est mieux ! Enfin, nous verrons. Il était temps que la donzelle mène la danse dans ces valses. Ça lui faisait les pieds.
Oui, nous aimions tout deux les victoires, juste sous des formes différentes. Et ses propres mots à mon départ me permis de me délecter du mien.

-A très bientôt, ma belle.

Ma.. belle ? Vraiment ?! Je devais admettre : c'était flatteur. Allons, quoi ? Déjà les petits sobriquets mignons entre nous ? Oui. J'aimais le voir désirer notre prochaine rencontre. Avais-je attiré son attention comme il le fallait ? Justement. Étrangement il se comportait avec plus de tenu et de méfiance que prévu. Ce n'était donc pas tout à fait un buffle qui prenait tout ce qu'il voulait à un instant T et rien d'autre. D'accord. J'avais l'habitude de travailler au corps des gens pendant si longtemps qu'il manquerait d'endurance pour suivre. Quoi ? Moi aussi j'avais mon domaine. Et s'il savait à peu prêt parler, j'étais définitivement plus expérimentée et endurante que lui sur ce terrain.
Aussi prenais-je bien soin de rouler des fesses pendant mon départ, scrutant du coin de l’œil ce qu'il se passait derrière moi. Tout ce chaos... je l'avais presque oublié ! Pointant rapidement mon doigt vers le ciel, je stoppais ma marche en opinant un air de réflexion.

"J'oubliais !"

Sur ces mots, je me retournais rapidement, sans même jeter un regard vers le monstre. Je décrochais rapidement une bourse de ma taille, pour l'envoyer vers le commerçant en train de balayer les bris de verre dans sa façade défoncée.
1 minute 28 secondes. Je gardais le compte : sait on jamais...

"De quoi payer les réparations comme les soins au besoin. Je suis sûr qu'à ce prix vous trouverez bien plus efficace que moi en charpenterie comme en médecine. C'est la maison qui régale !"

L'homme manqua de se la prendre en pleine figure, la rattrapa tout de même pour l'ouvrir. Ses yeux témoignaient à eux seuls qu'il y avait bien trop la dedans pour tout ce que je disais. 25 Tétras. Bordel : cette sortie m'aura coûté cher.
1 minute 40 secondes.

"Mille merci madame. Je ne saurais comment vous remercier ! Puis-je au moins avoir le nom de ma bienfaitrice ?
-Lolita Lindolm."


Ces mots lui arracha une surprise non dissimulée. Tiens, lui aussi m'avait reconnu ? Réagissant au quart de tour pour lui couper l'herbe sous le pied, j'entrais enfin dans le bar pour conclure toute cette histoire. A peine entrée, l'odeur étouffante m'envahit les poumons... bordel ! J'allais pas y rester longtemps ici. Activant rapidement, je sommais tout le monde de quitter les lieux, tout en ordonnant au barman de fermer boutique pour le reste de la journée. Il fut d'ailleurs grassement payé : 10 Tétra. C'était bien assez pour couvrir toute la marge qu'il aurait pus faire en restant ouvert, et bien plus en vrai.
Aussi obéit-il sans trop broncher. En fait... tout le monde commençait à me reconnaître, et cela se sentait dans leur regard. La seule chose qui évitait que le mot fatidique sorte était que je pressais le pas de tous. Dans le mouvement j'entendis d'ailleurs un nom : Resna. C'était donc lui Resna le monstre ? D'accord : je comprenais mieux pourquoi j'étais tombé sur un gros morceau. Laissant cela de coté dans ma tête, je couvrais la victime avec une nappe trouvée dans un coin, avant de la mener dehors en la portant moi même. La jeune femme était si sonnée à présent qu'elle semblait à peine réaliser que j'étais là. Pourtant je lui parlais, en continue, juste pour éviter qu'elle ne s’évanouisse.
Encore à présent : aucun regard vers le buffle dauphiné.

"Aller ! En avant mauvaise troupe !"

3 minutes 1 secondes... putain.
En sortant, je laissais mon méca atterrir juste devant moi pour déposer la pauvre femme dedans : elle se sentirait mieux et en sécurité ici. Puis cela lui laisserait le temps de rependre ses esprits. Cela laissa le barman fermer rapidement la devanture et disparaître dans les ruelles. De mon côté, je reprenais la marche, suivie par mon méca -plein cette fois- ainsi que presque tous les clients du bar. Bizarrement aucun ne voulait risquer de se retrouver en face de Resna sans moi. Et je les comprenais.
Pour autant, je leur fit signe de s'écarter, juste assez pour que je puisse poser sur Resna un rapide regard en coin. Ma main se glissa dans ma poche en même temps que je pris la parole.

"Au fait, tu ne t'es pas présenté mais c'est à présent inutile Resna. Laisse moi te rendre donc la politesse dont tu ne m'a pas gratifié : comme tu as du l'entendre je me prénomme Lolita Lindolm..."

Je lui dévoilais enfin ce que j'étais aller chercher parle dessus de mon épaule : c'était une carte que je tenais à revers entre deux doigts. Bien sûr, vous devinez laquelle.

"... As de Trèfle."

3 minutes 37 secondes.
Oui : je venais de me dévoiler en face de lui. J'avais la portée de ce que je venais de faire : l'entière portée. C'était stupide, dangereux, et témoignais d'une assurance dont j'aurais bien pus me passer en face d'un type comme lui. Après tout, ne n'était pas à l'abris qu'il choisisse de raser le clan juste pour m'avoir en trophée. Mais je ne sais pas... ce mec méritais mon respect. Et on décline son identité à quelqu'un qui mérite le respect.
Pour une fois la jouais-je trop loyal et droit ? Qui sait... Mais je n'avais pas sentit ce sentiment depuis si longtemps. Oui ce Resna méritait de douiller de pas la seule attente que je lui imposais. Il avait à subir le contre coup de sa connerie. Mais à la fois, je l'estimais. Je jouais contre et avec lui à la fois. Pas avec dans le sens où c'était un jouet, mais un... partenaire ? Non pas vraiment, disons un confrère. Il estimait et se délectait du gout de la victoire aussi bien que moi. Et rien que pour cela, il méritait un regard particulier de ma part : il m’intéressais. Pour le coup, je pense qu'il serait d'accord avec moi : nous étions pour l'autre un adversaire à la taille de notre puissance comparée.
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Ven 25 Mai - 20:06
Je vais sans doute radoter comme un vieillard, ce que je suis sans doute aussi, quelque part. Mais putain, il n’y à définitivement que dans les actes que l’on peut jauger quelqu’un. Le temps qu’elle se retourne et qu’elle s’attèle à payer le commerçant d’en face, j’étais pour ma part aux portes d’une nouvelle pénétration. Bah quoi, une rencontre intéressante, ça se fête ! Enfin, j’aurais au moins su faire preuve d’une certaine retenue en constatant que la belle semblait décidée à faire fermer l’endroit et à sauver ma proie de nouveaux sévices. Bien entendu, j’avais par la vitre remarqué son petit jeu. Elle n’était pas si insensible à leur sort que ce qu’elle avait voulu le faire croire. Je compris alors sans difficulté que si je sortait mon chibre, là, pour l’enfourner une fois de plus, mes chances de me taper l’autre beauté ne finiraient que par chuter drastiquement. C’est dans un calcul des plus rationnels que je finis, dans un fin grognement, par me fier au jeu de l’enfant qui venait de me retirer un coin que je commençais à voir comme douillet dans un caprice purement personnel. Je doute cependant qu’elle pousse le jeu jusque là, et cela me permit sans mal de me faire une idée sur la réalité derrière ses mots acerbes et contrôlés. Elle n’a plus d’ailes, ce qui rends la certitude compliquée (je l’aurais de toute façon remarqué, du coup) mais un doute persistant venait de se nicher dans un coin de ma tête. De cette idée, je renforçai ma décision de respecter mon choix initial. Après tout, elle n’y peut pour le coup sans doutes pas grand-chose. Il me faut le voir ainsi. D’un geste, avant qu’elle ne l’emporte, je tapote lentement le crâne de celle qui m’aura bien servie. Puis je termine ma bière avant de me diriger vers la sortie, suivant le mouvement. Certains murmures surpris, en plus de me trahir son nom, sonnaient à croire qu’elle m’avait vaincu. La réalité était tout autre. Elle m’a tenu en respect. Car si c’est une victoire pour elle, les plus intelligents comprendront que c’en est aussi une pour moi. Maintenant, on sait que les faits les moins avancés entretiennent toujours le plus de ragots fonctionnels. Une fois à l’extérieur, cela dit, je prends soin d’observer ce simulacre de justice avec un certain amusement. Bien entendu, mon amusant ne décroit en rien en la voyant guider mon jouet jusqu’à sa machine pour l’abriter. Tremblante, elle retiendrait la leçon de sa propre erreur sans doutes longtemps. C’est vrai qu’après tout, personne n’a jamais pris soin de me demander comment elle en était arrivée là et l’intéressée mentirait sans doutes face à cette même question. Mah, elle ne pourra rien raconter qui n’entache pas plus mon nom. Mon nom… on ne prenait plus jamais non plus le temps de me le demander. Est-ce que cela me gêne ? Pas vraiment. Qui veut le connaitre n’a au moins plus besoin de moi pour ça. De plus, peu de gens peuvent se vanter de me l’avoir arraché, ce nom. Dans une réelle conversation, en tout cas. C’est ainsi que tout ce théâtre terminé, elle prit soin de finalement se tourner vers moi. Elle qui avait méticuleusement pris soin de ne même pas croiser mon regard. Si son nom m’avait été transmis, nul doute que le mien ne tarderait pas non plus à lui venir aux oreilles. J’ai entendu quelques vagues rumeurs sur elle. Sa réputation m’a toujours semblée intéressante, maintenant je sais pourquoi. A ses mots et son geste, je cède un fin hochement. Si je ne l’ai pas gratifiée de ce mon nom, il en va peut être du fait qu’elle ne m’a pas non plus gratifié du sien. Mais ce commentaire en serait sans doute pleinement inutile, sans consistance. Une pique inutile dans un échange devenant utile. Elle s’amusera sans doute à m’en balancer d’autres. Autant lui laisser le soin de gamineries pour deux.

Il y à des moments où l’on peut se surprendre soin même. Ou notre corps agit seul et ou nos pensées sont trahies par le son de notre voix. Ce sont des moments rare si l’on prend attention à toujours demeurer maître de soi. Cependant, bien que mon passé contiennent autant de zones d’ombres que celui de n’importe qui ici bas, j’avais déjà pu par le passé noter quelques contrastes entre ma façon de penser actuelle, et certaines de mes actions. Sans parler d’incohérence, je dirais que je suis parfois victime des images rémanentes de mon ancienne vie. C’est l’explication la plus rationnelle. Sans doutes vous demandez vous le sens de ce méli-mélo de phrases balancées en l’air, hm ? En voilà la raison : Suite à ses présentations, mon corps agit de sa volonté pour venir lui offrir une salutation respectueuse. Une seule, contenue pour ne pas outrepasser les droit de ma propre volonté, mais ma main avait, avant que je ne puisse y réfléchir réellement, remonté vers mon torse pour venir y cogner brutalement, trahissant un son sourd et métallique. Bien sûr que mon cœur était un point renforcé par l’acier. Mais sans parler de cela, ma propre puissance sur l’impact colossal de ma défense ne pouvait qu’offrir un sursaut aux simples d’esprit. De ce simple geste, je lui témoignais mon respect autant qu’elle dans le don de son nom et de sa position. Voilà une information que même un idiot comme moi ne pouvait comprendre que comme dangereuse. Oui, mes lubies étaient quelque chose de connu. Si l’envie me prenait, je prendrais sans doutes plaisir à m’attaquer à son clan pour le simple plaisir de pouvoir, peut être, posséder un défi de taille. Même si je dois admettre que trèfle ne serait pas ma cible prioritaire. Plus chiant que réellement dangereux, je prendrais beaucoup de temps pour un défi amoindri. Pas dans ma tasse de thé. Mais ce cul là en vaudrait sans doute la peine. Ouais. Pour ce cul là, je pourrais me lancer dans une telle aventure. Allons bon, me regardez pas comme ça. Un cul pareil, ça ne se croise pas à tous les coins de rue. Je ne me limiterais pas qu’à la ravager quatre ou cinq fois, cette petite, vous pouvez me croire. Sans prendre trop de temps, c’est dans un sourire plus léger et moins bestial que je pris soin de lui répondre

-Lolita Lindolm. Tu parlais plus tôt de faire connaissance, que dirais tu donc d’aller boire quelques verres ? Avoir une compagnie intéressante me changera de mes habitudes.

Je ne trahissais, par respect, aucune réaction particulière sur sa position. Sans doute dans une tentative vaine de lui faire comprendre que je n’avais actuellement aucun désir de me mettre en chasse de son clan. Après tout, pourquoi ne pas chercher à lui arracher ses faveurs dans des conversations plus privées, pour changer ? Je pourrais peut être me laisser prendre au jeu. Mon intérêt ? Ma foi, il est sans doutes déjà bien assez présent sinon… Je ne serais déjà plus là. Mon intérêt va et vient mais il y à tout de même certaines choses qui ne changent pas. Je n’aime pas me fatiguer pour rien. Je ne crois pas en une cause inutile. Le plus drôle, dans tout ça, est sans doute de se dire qu’à mon sens, l’argent fait partie de ces notions stupides et inutiles. Pourquoi vouloir à tout prix posséder énormément d’argent, quand il nous suffit de prendre, tout simplement ?

-Avant que tu ne te pose la question, je connais quelques bars pas loin qui seraient ravis de nous servir à l’œil.

D’un geste, je lui pointe les deux bâtiments, comme pour lui faire remarquer qu’elle à sans doutes déjà assez casqué inutilement. Disons que je ne prendrais pas mal qu’elle profite de ma notoriété. Mais je savais déjà tout aussi bien qu’elle n’en aurait sans doute pas grand-chose à carrer. Je suis prêt à poser mon billet qu’elle paiera, de toute façon. Et que mes libertés sur le moment en question seront sans doute bien amoindries. Pour sûr qu’elle ne me laisserait pas ravager quelques crânes et broyer quelques entrailles sous son nez. Bien sûr, l’idée qu’elle ai elle-même un lieu à proposer ne sembles pas me déranger. Pour l’instant, je me contente de la lorgner calmement, attendant une réponse de sa part. Ma position n’a pas beaucoup changé de celle qu’elle à connu plus tôt. Debout, la hache sur l’épaule, à l’observer. Pas d’aspect surjoué, rien que moi, l’observant, elle, sans faire beaucoup de cas des larves entre nous. Ça, en tout cas, ce fut le cas jusqu’à ce que quelque chose vienne me piquer le bras qui tenait ma hache. Un bout de bois taillé en pointe. Arme rudimentaire pour un cloporte fauché et vraisemblablement aviné. Celui-ci poussait de toutes ses forces sans même réussir à percer mon cuir et je le regardais, comme on observe un enfant bagarreur qui se fait dégommer par un chat de gouttière. Le mépris dans mon regard et mon expression était si ardent, que croiser mon regard suffit à le faire reculer, tétanisé. C’est dans un geste désinvolte que je me contente d’attraper son crâne, le relevant lentement pour lui faire quitter le sol, le maintenant par son crâne entièrement enveloppé dans ma main massive. Le seul égard que j’avais eu à son intention fut de faire passer la hache dans mon autre main. Mon regard posé sur lui ne changea pas. Au contraire. Visiblement, il venait de captiver mon attention. Il était là, en train de battre l’air de ses pieds alors qu’il essayait en vain de piquer, piquer et piquer encore mon cuir sans parvenir à réellement l’éprouver.

-Ah…. Et je t’ai fait quoi à toi, hm ? J’ai tué un des tiens ? Je l’ai violée ? J’ai broyé chacun de ses os comme je m’apprête à le faire des tiens ? Pour quelle raison à tu pensé valable de venir t’offrir à la mort de la sorte ?


Un profond soupir traversa mes lèvres alors que je croisais le regard de Lolita. Un grognement sourd finit par se faire entendre alors que d’un geste aussi bref que brutal, son thorax rencontre mon genou, lui coupant net le souffle tout en lui brisant sans doutes quelques côtes. Cependant, il survivra. Mon geste, plus symbolique que réellement utile, aura au moins la mesure de dissuader ceux qui voudraient encore se voir pris d’une idée aussi stupide. C’est aussi une façon claire de faire comprendre qu’elle n’a pas d’ascendant sur moi et mes décisions. Ce sans quoi, je l’aurais sans doute reposé. Oui, je pense savoir ce qu’elle désire mais non… Elle ne l’obtiendra pas si facilement. D’un mouvement simple, je le laisse retomber dans un coin, avant de m’en désintéresser totalement. Mon regard, balayant les dernières personnes de l’assemblée, finit par conclure le sujet. Chacun compris que mon message était clair, que le rapport de force était parfaitement établi. Calmement, mon attention finit par se replonger entièrement vers Lolita. J’avais contenu mon coup par égard pour elle. Un geste de bonne volonté, disons. Je crois que de toute manière, elle à aussi bien conscience que moi que je n’aurais pas pu y aller plus doucement, même si je l’aurais souhaité.

-Alors ?

Mon ton est calme, voir lassé, de nouveau. comme si cette altercation avait suffit à me rappelelr à quel point ce monde et ses habitants sont stupides. A quel point... Mah. Pourquoi je reste en ville, déjà ? Ah... oui. Je patiente donc, paisiblement, en l'attente d'une réponse ou réaction de mon interlocutrice.
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Sam 26 Mai - 8:48
Putain mais à quoi je jouais ? Ok, ce mec représentait une opportunité non négligeable, une force de travail très intéressante à obtenir. Mais de là à prendre autant de risques ? Non... la je jouais trop avec le feu. Et je le savais... Pourquoi je m'amusais comme ça ? Je ne trouvais aucune réponse convenable pour le moment...
Pour autant, son salut droit, net et franc me gratifia d'une quasi certitude. Là où les gens autour semblèrent comme épris d'un sursaut de peur, je sentais dans son geste une once de respect qui me plaisait. Il m'estimait. Après tout, sa façon de me laisser lui ôter le pain de la bouche était déjà très respectueux. Allons, l'alpha lâchait il me morceau face à son concurrent ? Je pensais jubiler à l'idée de le voir ainsi me céder tout... mais même pas. Était-ce décevant ? Pas réellement. Je pensais simplement que cela serait plus long, plus difficile avec lui. J'aurais aimé que ce petit jeu dur plus longtemps.

-Lolita Lindolm. Tu parlais plus tôt de faire connaissance, que dirais tu donc d’aller boire quelques verres ? Avoir une compagnie intéressante me changera de mes habitudes.

Tient ! Et bien voilà. J'étais presque surprise qu'il ne revienne pas à la charge. N'avait-il pas encore dit son dernier mot ? J'admets, j'étais piquée par une once de curiosité. Que pensait-il gagner en m'invitant à boire ? Forcément... il n'en démordait toujours pas. Cela se lisait dans ce regard qui me mettait encore à nu. Pour autant... je ne pouvais pas dire que cela me déplaisait foncièrement.
Puis il avait raison, de la compagnie intéressante pour les gens comme lui et moi, cela ne courrait pas les rues. Serais-je déçue de devoir quitter sa compagnie en cas de refus ? Putain, oui en fait. Se sentir en sécurité constante était d'un ennui... Soit ! C'était décidé. Si j'avais gagné l’ascendant, lui avait gagné mon attention. Était-ce un de ces rares combats où tout le monde pouvait sortir gagnant ?

-Avant que tu ne te pose la question, je connais quelques bars pas loin qui seraient ravis de nous servir à l’œil.

Trop aimable à lui. Quoi que. Il m'avait vu payer les deux commerçants... C'était une provocation ? J'allais payer : évidemment ! Et il le savait. Inutile de tergiverser la dessus : il allait faire comme il voulait, et moi aussi. Il m'avait vu avec tout cet argent. Me prenait il pour une idiote ?
Répondant en mordant très légèrement ma lèvre inférieur, je le toisais d'un regard qui puait le "no realy ?" sans même daigner en rajouter. Seulement, Resna semblait intéressé par tout autre chose... Un poivrot qui le piquait avec un bâton taillé ? Et merde... Comme si on avait besoin de ça, maintenant. Fatalement, à toute attaque, réponse. Surtout avec un buffle du genre. Et cela ne tarda pas, ce dernier se saisit de son assaillant par le crâne pour le soulever en l'air. Peut être hésitait il sur la façon de le tuer. Quoi ? Aurais-je du sembler outrée, terrifiée par ses actions et le destin funeste de ce pauvre idiot ? J'en avais vu d'autres. Aussi me contentais-je de fixer froidement Resna. Pour autant, un léger soupir d'exaspération siffla entre mes lèvres. Cet homme était tellement plus intéressant lorsqu'il savait passer au dessus de sa violence naturelle...  

-Ah…. Et je t’ai fait quoi à toi, hm ? J’ai tué un des tiens ? Je l’ai violée ? J’ai broyé chacun de ses os comme je m’apprête à le faire des tiens ? Pour quelle raison à tu pensé valable de venir t’offrir à la mort de la sorte ?

Il avait raison, et au fond ses propos sonnaient cruellement justes. Ce type en avait gros, et cela se voyait. Mais quoi que Resna ait pus lui faire, et quel que soit la quantité d'alcool qui coulait dans ses veines, c'était stupide. Il méritait une leçon, histoire de se souvenir de cela et éviter de se tuer un jour où je n'aurais pas le regard sur lui. Mais la leçon ne passerait pas par la mort.
Ok. Chances que Resna le tue : supérieur à 99%. Chances qu'il survive aux sévices : inférieur à 0,5%. Chances que la victime lui glisse entre les doigts par friction de ses cheveux : inférieur à 0,002% ? Ok... Chances qu'un facteur extérieur change le jugement du bourreau : environ de 50%. Possibilité de faire fuir la cible après qu'elle ait glissé à cause de ses cheveux : envisageable. Possibilité non choisie : la peur était une leçon insuffisante pour un homme ivre. Possibilité de détourner l'attention de Resna retenue et passé à 100%. Il croisa mon regard. Parfait ! Il... ne voulait plus tuer la cible ? Les chances pour qu'il décident cela chutaient drastiquement à chaque seconde où ses yeux étaient plongés dans les miens. Parfait ! Je laissais donc les choses se dérouler, et le type s'en sortit avec un bon coup bien placé. J'aurais jugé avoir entendu des os craqués. Ça c'était une punition suffisante. Pour autant... il allait probablement prendre des mois à s'en remettre...

-Alors ?

Alors ? On veut donner l'illusion de garder le contrôle là où on simple regard t'éloigne du meurtre ? Alors ? On ne veut pas admettre qu'on tombe lentement dans mes filets ? Je commençais doucement à comprendre son comportement. Si c'était une brute, c'était pas choix. Comme si tout était plus simple pour lui ainsi, et qu'il avait perdu l'envie d'être autre chose. L'envie, si ça s'en va, ça revient.
J'hésitais. Pas à dire oui ou non : j'allais le suivre bien entendu. Pas si j'allais encore l'attaquer ou pas : les simples piques verbales perdaient de leur saveur au fur et à mesure qu'on les réchauffaient. Mais si j'allais le laisser savourer ce coup portée sur l'ivrogne. Après tout, je pouvais changer l'issue de cet instant, et ce type se souviendrait du coup sans avoir à subir la convalescence de plusieurs mois. C'était alléchant... Chances que la victime lui glisse entre les doigts par friction de ses cheveux : inférieur à 0,002%. Temps passé : environ 20 secondes. Oui ! C'était un peu une ultime provocation. Mais je n'allais pas m'arrêter en si bon chemin. J'agissais selon mes règles, et lui cédais ni plus ni moins que ce que je voulais bien lui laisser.

Aussi me retournai-je complètement vers lui pour m'approcher du type... juste à ses pieds. L'homme était tombé quelques secondes plus tôt, et semblait rester tétanisé sous le poids de la peur. Mieux : la il semblait surpris, ne comprenant pas vraiment ce qu'il venait de lui arriver. Téléportation et douleur disparue. C'était ça mon petit tour de passe passe. Je posais sur lui une main pour le sommer de se relever en silence, et il partit finalement en courant dans une peur panique non dissimulée. Pour autant, la vivacité de sa course témoignait d'une chose : pas le moindre os cassé.

"Interessant. Quelle mouche l'a donc piqué ? Hum ?"

Je lui adressais une légère moue moqueuse et supérieure, comme fière de mon tour de magie. Au passage, j'en profitais pour laisser courir un léger blanc : c'était toujours ça de gagné. 7 secondes de passées.

"Blague à part, ce serait un plaisir de partager quelques verres. Je suppose que tu serais d'accord pour dire qu'il est rare de tomber sur une compagnie à la hauteur de ses attentes dans ce monde. Qui savent lever la hache, comme la baisser."

Une petite hésitation ? J'avais volontairement à demi appuyé le double "s" de baisser. Je vous laisse deviner ce que certains auraient pus entendre... Oui, là j'en faisais trop. Mais c'était rigolo comme jeu de mot. Un simple trait d'esprit naturel !

"Et si de coutume c'est la lady qui se fait invitée, amène nous où tu le souhaites : je paye."

Le temps était presque écoulé à quelques secondes prêts. Pour autant, un pas de trop me fit heurter une pierre mal incrustée au sol. Finalement déséquilibrée, je tombais droit dans les bras de Resna au lieu de m'exploser la figure au sol. Ainsi j'avais mains, bras et figure collée contre la grosse cicatrice sur son torse nu. Putain de poisse de merde ! Au moins elle était passée à présent... j'avais tôt fait de me redresser, un peu vexée par le coup du sort qui m'avait ridiculisé.

"Alors, on y va ?"

Ouè, n'en rajoute pas trop...
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Lun 28 Mai - 1:51
Insecte. Voilà ce que m’inspire ce monde. Un monde peuple d’insectes. D’indésirables, de déchets inutiles et puants. Dans leur grande majorité. Ceux qui sortent du lot ont toujours eu bien plus à faire que de soucier d’un type dans mon genre. Je ne les blâme pas, je ne les insulte pas. Je les comprends. On est tellement pris dans nos recherches, dans notre désir d’avancer, dans cette continuité de choses dont on peut se vanter. Une bonne position, un nom reconnu ou craint… Tout le monde se bat pour une cause, unifier les clans, protéger le faible, se pavaner comme des blaireaux… Tous. Moi-même, dans le fond, je possède sans doute un but. Et ce même si mes propres désirs se limitent à ce qu’ils sont… A cette vie de violence et de combats, alors ça me convient parfaitement. Après tout, comment un monde peuplé d’insecte peut-il me motiver ? Je me plonge beaucoup dans la compréhension de ce qui m’entoure, depuis longtemps. Après tout, comment combattre un adversaire efficacement si on n’est pas fichus d’en comprendre ne serais-ce que les grandes lignes ? En fait, mon esprit n’en vient, de lui-même, même pas à saisir convenablement tous les détails et implications des conversations si compliquées. L’observer et réfléchir un peu me permet de comprendre qu’elle peut considérer, de part mes « égards », gagner mes faveurs. Mais de quelles faveurs parles ton ? Posséder une emprise quelconque sur l’interlocuteur ? Est-ce vraiment le cas ? Peut-on considérer qu’un être aussi « franc » et « capricieux » que moi puisse donner une quelconque impression de ce genre ? J’en doute. Les envies, ça va, ça vient. En fait, je dirais même que mes envies du moment sont assez inédites pour demeurer parfaitement instable. J’apprécie sa compagnie et l’envie de la prolonger est nette. Pour l’instant. Comment être sûr que ce sera encore le cas dans… Dix minutes ? Ce n’est pas à moi de le parier. C’est à elle, si elle désire bien entendu que ce soit le cas.

L’homme tombe, comme si il venait de me glisser entre les doigts. Comme si ma prise était imparfaite ? Mes sourcils se froncent. J’ai senti ses os se briser, et je l’ai allègrement déposé dans son coin. Si je ne tirais aucun plaisir de la situation, je dois avouer qu’être ainsi interrompu… ne m’aide pas à en trouver une once, aussi minime soit-il. Je l’observe donc, suite à mouvement de la jeune femme, partir en courant, sujet à une peur indicible. Mon regard, sombre, vient lentement se planter dans celui de la femme. Comme pour en mesurer l’étendue et surtout… La culpabilité. Ses réactions ne me laissent aucun doute et l’espace d’un instant, ma main se resserre sur la garde de ma hache. Mes yeux, eux, se dirigent vers le fuyard tandis qu’ils semblent hurler leur désir de faire couler le sang. Un désir intense et profond. Je n’aurais aucun mal à l’atteindre et le tuer. Cependant, cela reviendrait sans doute à tirer un trait sur la gamine. C’est suite à cet instant d’hésitation, que je soupire, comme tentant de chasser la hargne. Je reprends donc, d’un ton las.

-La terreur est un moteur imparfait. Elle maintient le cœur en place un temps, puis elle se retourne contre celui qui l’instille. Celui-ci reviendra. Peut être plus tôt que tu ne le penses. Et cette fois, tu ne seras sans doute pas là pour le protéger.

Le message est clair. Ce n’est pas une menace ou un défi. Ce n’est pas une façon de l’insulter. C’est un fait. Il reviendra sans doute, et à ce moment là, je briserai chaque os au double. Je ne lui laisserai pas juste quelques mois de convalescence. Non… Je lui ôterais jusqu’au droit de pisser et de bouffer convenablement. Même chier lui sera un véritable calvaire. Bien sûr, elle compte peut être le retrouver pour tenter de me faire mentir. Essayer de lui faire comprendre qu’il vaut mieux en arrêter là. Elle aurait raison. L’inverse serait être encore plus stupide que je ne le pense de la grande majorité des êtres de ce monde. Ni elle ni moi n’aurions intérêt à ce qu’il continue de  me tourner autour. Je baisse ma garde, je m’ouvre un peu… mais les faits restent jusque là inchangés. J’aurais pris un plaisir malsain à le regarder s’articuler faiblement sous les assauts de la douleur. J’aurais pris un plaisir sadique à l’entendre couiner en s’insultant de sa propre bêtise. J’aurais pris un plaisir incommensurable à le voir s’en consumer jusqu’à finir brisé. L’idée même de voir son esprit broyé par ce simple coup de genou et l’impuissance qui lui aurait été infligée m’emplit de joie. Ce qui démontre bien ma lassitude actuelle. Lolita Lindolm, tu es une idéaliste. A moins que ton respect ne se résume à imposer la souffrance à l’être qui se trouve face à toi. Auquel cas… Je me serais peut être trompé sur ton compte. Tu aimes jouer et ça… C’est un jeu maladroit. Le genre de jeu face auquel on s’amuse quand on veut démontrer quelque chose, quand on veux être observé. Sinon… pourquoi m’aurais tu témoigné d’une de ces cartes que tu sembles cacher si précieusement ? Me dévoiler ce tour de passe-passe m’en apprends bien davantage sur toi que ton air victorieux que je connais déjà. A nouveau, mon attention se déplace vers elle, tandis que mes muscles se détendent finalement. Je ne lui ferait pas le plaisir de me montrer plus désorienté que de raison. C’était un joli coup, si je me limite aux faits dans leur ensemble. Et je connais maintenant une de ses techniques. Un trait d’humour ne tarda pas. Laissant au milieu de sa tirade une ouverture bien trop grande pour que je puisse faire comme si rien n’était. C’est donc en trahissant un fin sourire que je finis de chasser la précédente source de mon agacement. Je vous ai dit que l’agacement était peu constructif ? Après tout, jusqu’à preuve du contraire, elle n’a, dans son geste, pas réellement cherché à m’insulter. Tant que je n’aurais aucune certitude sur ce qu’elle est, je ne pourrais l’affirmer. D’un ton simple, donc, je lui réponds sans dissimuler mon amusement

-Disons que la hache est bien loin, sur ce point, de représenter un attrait particulier. Maintenant, après toi, je t’en prie.

Le ton est simple, et les tournures encore plus. Pourquoi faire compliqué, après tout ? Il s’agit simplement de l’inviter à prendre place afin qu’elle puisse en savourer l’affaire que plus pleinement, le tout sans prendre soin de la contredire. Elle à parfaitement raison. Rares sont les personnes daignant le moindre intérêt. Prévisible ? Sans doute. La finesse, ce n’est pas mon truc. En même temps, pourquoi jouer de finesse ? Elle semble bien plus à l’aise que moi dans ce domaine alors... ma foi, autant lui laisser le plaisir de mener cette danse là. Mes commentaires doivent retrouver un peu de tranchant. Moins nombreux, mais plus efficaces. A son invitation suivante, je réponds d’un fin ricanement. Avant même que je n’ai réellement le temps de réagir plus ouvertement, son mouvement semble jouer contre elle. Je tique, sur le coup. Le hasard ? Pourquoi en serait-il autrement ? Voyons… même avec ma puissance, vous croyez qu’on vit plus de trois mille ans sans mourir quand on ne sait pas considérer toutes les possibilités ? Je la note d’ailleurs, cette possibilité, dans un coin de mon esprit, tandis que je la réceptionne sans réelle difficulté. Un peu plus bas, un tout petit peu, même, et c’est un tout autre contact qu’elle aurait gagné à l’échange. C’est d’ailleurs par égard que j’aurais pris soin de m’abaisser un peu, histoire de la réceptionner convenablement. Puis, sans réellement lui laisser le temps d’exposer sa répartie, je reprends.

-Et bien si vite ? Toi qui semblais pressée de vider tes bourses… il semble que tu sois en réalité pressée de m’aider à vider les miennes.

Bah, quoi, pas assez fin ? Pourtant il semble que ma chance m'ai souri pour me permettre un tel jeu dans l’enchaînement de mes phrases. L’air de rien, je cède un simple ricanement de gorge, prenant soin, une fois qu’elle s’est reprise, de me redresser pour entamer mon trajet vers la taverne la plus proche. Bien entendu, je suis aussi connu dans ce quartier que dans d’autres. Nuls doutes que l’accueil sera… efficace. C’est après avoir marché quelques minutes donc, que je prends soin de pousser la porte d’un bouge quelconque. Pas assez subtil ? Il faut un coin qui sonne plus « premier rendez vous ? » Allons, pensez vous que je lui ferais l’affront de l’amener dans un coin plus doux ? Croyez vous que c’est ce qu’elle attend de moi ? Si oui… vous êtes aussi idiots que ce que vous en avez l’air. Oh, je ne dis pas que l’idée ne lui ferait pas plaisir. Non, j’affirme qu’elle n’en serait que déçue. Regardez là, vous la pensez frivole dès le premier rendez vous ? Si je dois la gagner, c’est par ce que je suis, et non par des tours de passe-passe. Ça non plus, ce n’est pas mon truc. D’un grondement sinistre, je trahis ma présence au tavernier qui prend soin de dégager sa table la plus isolée. Il nous fera d’ailleurs le plaisir de nous faire transmettre assez d’alcool pour espérer combler mes attentes. Elle pourra lire autant de crainte dans les yeux de l’homme que dans ceux des clients. Autant de criante que de colère. Une haine farouche, comme si j’avais pris soin d’insulter personnellement chaque être présent. Je semble pourtant parfaitement à l’aise dans ce climat hostile. Parfaitement. C’est d’un pas tranquille donc que je me dirige vers la table en question. Sauf si bien sûr, ses plans pour la soirée prévoient de changer de quelconque façon.
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